Les estimations de BlackRock sur le Bitcoin peuvent-elle vraiment être crédibles ?
Le monde des cryptos reste le Far-West, quand un émetteur d’ETF sur le Bitcoin publie des anticipations de cours, les investisseurs devraient se poser quelques questions.
BlackRock lance une campagne de promotion du Bitcoin "Il n’y en aura pas assez pour tout le monde...", alors que son ETF IBIT a subi une décollecte significative la semaine passée. Etrange, non ? La bouilloire est en marche.
BlackRock : décollecte massive sur l’ETF Bitcoin IBIT
La semaine dernière, les prix du fonds négocié en bourse (ETF) Bitcoin (BTC) au comptant de BlackRock ont baissé de plus de 11 %, les volumes atteignant leur plus haut niveau depuis la mi-novembre, selon la source de données TradingView. Plus d’un milliard de dollars a été retiré de l’ETF.
Au plus bas depuis novembre
Plus de 331 millions d’actions de l’ETF, qui se négocie sous le symbole IBIT sur le NASDAQ, ont changé de mains alors que le prix du fonds est tombé en dessous du support de janvier de 50,69 $, pour finalement glisser à 46,07 $, le plus bas depuis début novembre.
Des anticipations sur le cours du Bitcoin ubuesques ?
21 millions de BTC, dont plus de 20% sont déjà perdus à jamais (perte des mots de passe), pour 8 milliards d’humains. BlackRock, émetteur du plus gros ETF sur le Bitcoin, tient donc à faire bouillir les investisseurs... il n’y a pas assez de bitcoins pour satisfaire la demande des millionnaires américains (les ETF BlackRock ne sont pas disponibles hors marchés US).
Les analystes de BlackRock soulignent que contrairement à l’or, Bitcoin est inélastique à la demande. Sa quantité est limitée à 21 millions d’unités, et environ 3 à 4 millions de ces BTC sont considérés comme perdus ou inaccessibles.
Une intégration dans le portefeuille BlackRock, business oblige
À l’instar de Morgan Stanley et ses indices MSCI (ajout ou retrait d’une société selon la détention de titres de filiales MS), BlackRock joue avec ses actifs en tentant de les rendre les plus populaires possibles. C’est la première source de valeur. L’ETF Bitcoin IBIT est ainsi intégré dans le portefeuille BR. Le contraire aurait été étonnant. Faut-il y voir un signe ? Pas vraiment.
« Comme beaucoup le savent, il existe un calendrier d’émission prévisible de nouveaux bitcoins jusqu’en 2140 avec une offre maximale préprogrammée de 21 millions d’unités. Cependant, il est moins largement connu que la quantité réelle disponible est probablement bien plus petite. Avec une estimation prudente de 3 à 4 millions de BTC émis et visibles sur la blockchain, mais considérés comme définitivement inaccessibles (et donc hors circulation). Cela en raison de clés perdues, oubliées ou autrement détruites. Pour illustrer à quel point il y a peu de BTC disponibles, si chaque millionnaire aux États-Unis demandait à son conseiller financier de lui obtenir 1 bitcoin, il n’y en aurait pas assez. »
BlackRock voit ainsi Bitcoin comme un investissement stratégique à long terme. Le rapport mentionne plusieurs arguments en faveur du chef de file des crypto-actifs, notamment sa capacité à servir de réserve de valeur, d’alternative monétaire mondiale et de protection contre l’hégémonie du dollar américain. De plus, le Bitcoin est perçu comme un moyen de profiter de la transition numérique des biens et services. Ces caractéristiques font des BTC « un ajout précieux aux portefeuilles d’investissement diversifiés », offrant une protection contre les risques économiques et politiques mondiaux. Si on nous avait dits, il y a quelques paires d’années en arrière, que le titan BlackRock ferait un tel éloge (objectif) des avantages (bien réels) de Bitcoin, on n’y aurait sans doute pas cru à ce point.
Heureusement que BlackRock croit à l’avenir de son ETF... Les investisseurs vont-ils partager cet avis ? Jusqu’à quand ? Bitcoin a désormais montré qu’il n’était en rien une valeur refuge aux yeux des investisseurs. Au contraire, à chaque déconvenue, ou nouvelle défavorable, le cours chute violemment. Le bitcoin est une valeur spéculative, et devrait le rester. Le seul fait d’être relativement rare n’augmente pas sa valeur, si l’adage indique : "ce qui est rare est cher", avec 17 millions de bitcoins en circulation, parle-t-on là bien toujours de rareté ?